Démontage et remontage d'une canne Sakura Rookie 702 UL ! 1ère partie - le démontage.

Publié le par Mad-Max

Bonjour à tous.

Aujourd'hui, je vais vous parler d'un nouveau projet en cours : le démontage et le remontage de ma canne Sakura Rookie 702 UL (ROS 702 UL). Cette canne, que j'ai dans mon râtelier depuis environ 2 ans, n'a que très rarement vu l'eau, notamment car je pêchais très peu avec cette puissance de canne, et aussi parce que les rares fois où elle a vu l'eau, je n'en étais pas particulièrement satisfait.

Maintenant que je suis en Belgique et que je pratique plus de streetfishing, le besoin d'une canne UL est plus important et j'ai souhaité ressortir cette canne, mais pas dans sa version originale.

Ce projet vient en interrompre un autre, celui du Rack à cannes "Design". Ce projet est un peu en "stand-by", faute d'outils adaptés pour le poursuivre. Mais ça ne devrait pas tarder à revenir, vu que j'ai pu récupérer les bons outils ce week-end, en même temps que j'ai remis la main sur la Rookie 702 UL. Je vous mets une photo de l'état d'avancement du projet "Rack".

Etat d'avancement sur le projet : "Rack à cannes".

Etat d'avancement sur le projet : "Rack à cannes".

Je referme cette parenthèse pour revenir au sujet qui nous concerne ici, à savoir cette Rookie 702 UL.

Ci-dessous, une photo de la canne avant démontage, ainsi qu'un zoom sur ses caractéristiques.

Sakura Rookie 702 UL ... Original !!!
Sakura Rookie 702 UL ... Original !!!

Sakura Rookie 702 UL ... Original !!!

Parlons donc un peu de cette canne dans sa version originale.

Contrairement à ce qui est écrit sur le blank, la canne ne fait pas 1,98m, mais bien 2,13m soit 7 pieds. Une petite erreur sans incidence de la part de Sakura. De toute façon, ces inscriptions vont disparaitre lors du démontage de la canne. C'est une canne en 2 brins égaux, à emmanchement par spigot.

Mais alors, pourquoi démonter cette canne ? Je vais vous lister, ci-après, les raisons qui m'ont amenées à faire ce choix :

  • Les anneaux sont mal placés par rapport à l'épine du blank. Ca peut paraître anodin, mais c'est très prononcé sur cette canne qui, dès qu'elle est légèrement mise en contrainte, cherche à tourner dans les mains du pêcheur. Ce défaut a aussi un fort impact au lancer, la canne étant très instable.
  • La poignée est trop longue : entre le butt de la canne et le pied du moulinet, il y'a plus ou moins 32 centimètres. C'est beaucoup pour une canne de cette taille et surtout de cette puissance, ce qui fait que la canne est très peu manœuvrable. De plus, je n'aime pas trop les montages de porte-moulinet avec le vissage par le bas.
  • La canne complète pèse 116,4 grammes, ce qui me paraît énorme une fois encore pour une canne UL de 2,13m. Dans le détail, le scion fait 13,1g et la partie basse fait 103,3g ... c'est là qu'il faudra travailler.
  • Le train d'anneaux n'est pas trop mal, mais certainement perfectible. Les plus petits sont de taille 5 ... du 4,5 fera très bien l'affaire pour une UL et réduira le poids sur le scion notamment.

Voilà résumé, dans ces 4 points, ce que je reproche à cette canne. Par contre, je lui trouve des caractéristiques intéressantes. Sa pointe fine travaille très bien et devrait être parfaitement adaptée aux tous petits leurres de moins de 6 ou 7 grammes (vous me direz, c'est ce qu'on attend d'une UL). Elle présente aussi une belle conicité avec un butt assez conséquent d'environ 11 mm, ce qui laisse présager d'une belle réserve de puissance pour une canne UL.

Mon objectif est donc de magnifier ces éléments, avec un montage plus "propre" que l'original. Je vise une poignée de 26/27cm entre le butt et le pied du moulinet. Un montage avec les anneaux bien placés par rapport à l'épine, pour bien exploiter le blank en combat comme au lancer. Des anneaux plus petits, pour augmenter la sensibilité. Enfin, une canne globalement plus légère, tout en étant bien équilibrée.

Le décor est posé, place au démontage.

On attaque en faisant sauter tous les anneaux. Cette phase est assez simple. Il faut toutefois faire attention à ne pas blesser le blank. Pour se faire, il faut chauffer légèrement le verni avec une flamme ou un décapeur thermique pour le ramollir, afin de pouvoir donner un coup de lame de cutter au niveau du pied de l'anneau pour faire sauter la ligature.

En image, ça donne ça :

Enlever les anneaux.
Enlever les anneaux.
Enlever les anneaux.
Enlever les anneaux.
Enlever les anneaux.

Enlever les anneaux.

On finira de faire sauter le reste de verni, soit à l'ongle, soit à la lame de cutter, en gardant cette dernière le plus parallèle possible avec le blanc pour ne pas le blesser.

Pour sortir, l'anneau de tête, c'est encore avec une flamme ou un décapeur thermique, toujours en douceur.

Au terme de cette opération, j'ai récupéré 8 anneaux de blank et 1 anneau de scion. La composition est la suivante :

  • Y-25 / Y-12 / Y-8 / L-6 / LDB-5,5 / LDB-5 * 3 / MN 5

L'ensemble de ces anneaux est en Alconite, avec une armature inox ... du classique de chez Fuji. Pas besoin d'anneaux plus haut de gamme pour ce genre de canne. Dans la mesure du possible, je vais les réutiliser. J'ai d'autres anneaux de même gamme en stock que j'ai récupéré par le passé. Avec tout ça, je vais pouvoir faire ce que je souhaite.

Une petite photo des 9 anneaux après démontage :

Anneaux Sakura Rookie 702 UL.

Anneaux Sakura Rookie 702 UL.

On poursuit le démontage avec les éléments de poignée : EVA, bagues, porte-moulinet, ...

Pour se faire, je commence par débiter les EVA. Ca ne sert à rien d'essayer de les récupérer, et ça fera de la place pour une bonne prise en main des autres éléments à sortir. Toujours au cutter, et toujours en faisant très attention au blank pour ne pas le blesser. Il faut prendre son temps pour ces opérations.

Les bagues, le butt et le porte-moulinet sortirons avec la technique du décapeur thermique. L’idée est toujours la même : chauffer légèrement pour ramollir la colle afin de décoller l'élément.

Je dois avouer avoir galérer sur cette étape. En effet, le verni utilisé par Sakura ramollit très peu à la chaleur. Par contre il devient cassant. Il a fallu s'y reprendre à plusieurs fois, mais finalement, tout est sorti sans dommage.

Les accessoires en photo :

Accessoires Sakura Rookie 702 UL.

Accessoires Sakura Rookie 702 UL.

Dans tous ces éléments, je vais surtout récupérer le porte-moulinet qui est un Fuji IPS 16. Pour les autres éléments, je vais me plonger dans mes boîtes de rodbuilding et en sortir quelques composants qu'il me reste de projets passés et qui trainent. L'objectif est de faire surtout avec de la "récup !" à moindre coût.

Une photo des éléments sélectionnés qui composeront le nouveau talon. On y retrouve l'IPS 16 de Sakura, associé à un KDPS en liège récupéré sur une Smith Tourler cassée (merci à mon détaillant).

Nouvelle poignée, sans les bagues.

Nouvelle poignée, sans les bagues.

Pour finir le démontage de la canne, maintenant que le blank est nu, il ne me reste qu'à lui enlever toute la peinture au talon, et aussi les restes de verni et autre sur toute la longueur de la canne.

Pour se faire, j'attaque la peinture au papier à poncer taille 240, et je réduis au fur et à mesure. Le reste de la canne, non peinte et le butt après retrait de la peinture est poncé au 600 à l'eau puis au 800.

Au terme de ce processus, je me retrouve avec un blank complètement nu, sans aucune couche de peinture. De toute manière, le carbone brut, c'est bien plus sympa.

En photo, le blank "à poil".

Le blank, nu !

Le blank, nu !

C'est l'heure de peser la bête : 37,1 grammes, dont 27,9g pour le bas et 9,2g pour le haut. Voilà de bons chiffres qui laissent présager un résultat final bien en dessous des 116,4 grammes de la version originale.

En effet, mes montages passés me permettent de dire qu'avec un IPS 16 comme porte moulinet, mon ajout moyen de poids à un blank nu tourne à 65 grammes environ. Ajoutés au 37,1 grammes du blank, on peut s'attendre à une canne montée dans les 102 / 103 grammes, soit 13 à 14 grammes de moins que l'original, ce qui correspond à plus de 10% du poids initial.

Sur mes 2 parties de blank, je note l'axe où seront placés les anneaux, soit à l'opposé de l'épine pour un blank spinning.

Le démontage est terminé. Reste plus qu'à refaire le parcours en sens inverse ... ce sera l'occasion d'un autre article détaillant les étapes de ce remontage.

Pour vous mettre l'eau à la bouche, je vais vous mettre une photo de la toute première étape de mon remontage. Une étape qui est totalement optionnelle car uniquement d'ordre esthétique. J'ai peint la partie basse du blank en blanc nacré, sur les 50 premiers centimètres :

Blank peint !

Blank peint !

Allez, je vous dis à très vite pour la suite des opérations. Et n'oubliez surtout pas de "liker", "commenter", "partager", ...

++ / Max.

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Lien vers la 2ème partie : ça se passe ici !

Publié dans RodBuilding, Matériel

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T
Bonjour, bravo pour ton site très utile pour les débutants en rodbuiding.<br /> Petite question: une fois que tu as mis le blank à nu, est-ce que tu recouvres le carbone d'une couche protectrice genre polish ou fée du logis ou autre?
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M
Bonsoir, et merci pour votre commentaire.<br /> Pour le blank mis à nu, non je ne mets rien par dessus après. Mais lors de la mise à nu, j'évite de poncer jusqu'au carbone. Je m'arrête à la couche protectrice mise en usine (coating). Le but premier est de virer la peinture, mais pas d'atteindre le carbone.